Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


lundi 19 mars 2007

Vistéon : des acquis sociaux honteusement menacés.




Avec plus de 1000 salariés et sa spécialisation dans la sous-traitance automobile, l'usine Vistéon est depuis longtemps un des symboles de l'industrie ardennaise. Aujourd'hui, elle est en passe de devenir un autre symbole : celui des attaques contre les acquis sociaux.
Après avoir été informés d'un plan social prévoyant la suppression de 318 emplois à l'horizon 2008, les salariés ont reçu le 8 mars un courrier de la direction leur proposant le rachat de la moitié des jours de R.T.T. : pour être exact, 10, 5 jours sur 20,5. Une augmentation de salaire de 0, 25 % par jour racheté est prévue, ce qui aboutirait à une hausse des rémunérations de 2,625%. Jolie opération pour les salariés, direz-vous... sauf que d'après les calculs des syndicats, chaque journée de R.T.T. équivaut à 0,5% du salaire. Le rachat se fait donc à la moitié de la valeur réelle et la direction ne le cache absolument pas. Elle explique que ce renoncement volontaire des salariés à 2,625% de leur rénumération est la condition indispensable pour obtenir un marché important qui sinon irait en Europe de l'Est.


De qui se moque t-on ? La différence de salaire avec l'Europe de l'Est est nettement supérieure à ce chiffre. Il faut appeler les choses par leur nom : c'est une baisse des salaires, qui plus est sollicitée par un procédé détestable destiné à diviser les salariés pour mieux régner, le référendum interne. Les travailleurs ne s'y sont pas trompés : lors du référendum organisé le 13 mars, le projet a été rejeté par 498 voix contre 455 et 10 abstentions soit 51,7% des votants !
Le M.R.C-08 se réjouit de ce résultat. La remise en cause hypocrite des acquis sociaux n'est pas acceptable. Toutefois, tout le monde ne partage pas notre point de vue. Ainsi, après la mise en place d'un Collectif pour le oui, la direction a décidé d'ignorer le verdict majoritairement exprimé par les salariés et de reposer la même question le 22 mars lors d'un deuxième référendum interne.


Faire revoter jusqu'à obtenir un résultat qui vous satisfasse, est-ce très démocratique ? Pour nous, non... mais pas pour tout le monde, comme l'ont montré les référendum à répétition subis par les Danois en 1992-93 à propos du traité de Maastricht, et par les Irlandais en 2001-02 à propos du traité de Nice. Nous savions que les Ardennes étaient au coeur de l'Union européenne, nous découvrons qu'elles deviennent un laboratoire de ses déplorables dérives !

1 commentaire:

lucien jallamion a dit…

Un chantage honteux aux délocalisation
après les 40h payer 35 chez bosch voici les RTT payer au rabais chez Vistéon.
C’est l’avancée sociale à la mode Parisot, Villepin, Sarkozy.
Un nouveau slogan est né « travailler plus pour gagner moins ». Tout çà au nom de la rentabilité et de la réduction des coûts, avec menace de délocalisation à la clé pour faire bonne mesure.
le changement politique pour notre pays est plus que jamais d'actualité. N'acceptons pas la regression qociale que la droite veux nous imposer