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mercredi 5 mars 2008

Canton de Givet: Fugi FM censure, nous publions!


Suite à "l'excès de zèle" de certains employés de Fugi FM, la radio locale associative de la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse dont chacun sait qui est le directeur, le candidat du MRC-08 sur le canton de Givet , Laurent Bouvier, a décidé de ne pas céder à une censure qui rappelle une époque que nous estimions dans notre grande naïveté révolue. C'est pourquoi vous trouverez en intégralité ci-dessous le texte de l'allocution qu'il comptait enregistrer lorsqu'il s'est rendu dans les locaux de cette radio lundi 03 mars, soit 5 jours avant la clôture de la campagne officielle telle qu'elle a été fixée par les représentants démocratiquement élus de la Nation.

"C’est avec un grand plaisir que je m’adresse aujourd’hui aux auditrices et aux auditeurs de Radio Fugi. Permettez-moi d’abord de me présenter. Je m’appelle Laurent BOUVIER, j’ai 39 ans, je suis marié et je suis le père d’un petit garçon de 18 mois. Après avoir habité à Charleville-Mézières pendant 1 an, puis à Haybes pendant 2 ans et à Givet pendant quelques mois, je me suis installé définitivement à Aubrives où je réside depuis maintenant 12 ans. Je suis professeur d’histoire-géographie au lycée Vauban de Givet depuis 14 ans.
Vous savez certainement si vous avez regardé les panneaux officiels, où mieux encore si j’ai eu l’occasion au cours des dernières semaines de vous remettre en main propre mon programme, que je suis candidat aux élections cantonales des 09 et 16 mars pour représenter le canton de Givet auprès du Conseil général des Ardennes. Pourquoi ai-je pris une telle décision ? Pour 2 raisons ! La première est que malgré ce que certains de nos élus locaux veulent nous faire croire, la situation de notre canton se dégrade. S’il en fallait une seule preuve, il suffirait de regarder les chiffres officiels des derniers recensements : en 1990, les 12 communes qui constituent notre canton comptaient 16.842 habitants alors qu’en 2007 elles n’étaient plus peuplées que de 15.123 habitants. Cela représente une diminution de plus de 10% de la population en l’espace d’une génération seulement. Cette saignée démographique est la conséquence directe des drames économiques qui ont frappé et qui, hélas, continuent à frapper si durement notre canton : bien évidemment, tout le monde a encore en mémoire la douloureuse fermeture en juillet 2000 de l’usine Cellatex, mais beaucoup d’autres entreprises ont subi le même sort comme par exemple Molk ou SBBC à Vireux-Molhain, EAR à Chooz, Bellevret à Givet. Les effets sociaux de ces difficultés économiques sont terribles : notre canton connaît un des taux de chômage les plus élevés des Ardennes, le nombre de Rmistes y est très important et il continue à augmenter, plus de 120 familles ont recours aux Restos du cœur rien que dans la commune de Givet. La pauvreté est bel et bien là. Quant à nos jeunes qui sont privés d’horizon professionnel, ils sont contraints de partir pour trouver un emploi et espérer bénéficier d’une vie décente.
La deuxième raison qui m’a poussé à être candidat aux élections cantonales est que j’estime que notre actuelle représentante auprès du Conseil général n’est pas à même de défendre efficacement nos intérêts. Ce jugement paraîtra sans doute à un certain nombre d’entre vous excessif et peut-être même injuste. Mais je suis intimement persuadé que lorsqu’on sollicite des subventions pour un des cantons les plus pauvres des Ardennes et qu’en même temps on est à la tête d’une des communes les plus riches du département, on ne possède pas la crédibilité nécessaire pour les obtenir. En plus, lorsqu’on appartient à un parti politique de Gauche et qu’on ne vote pas depuis plusieurs années contre le budget proposé par la majorité de Droite au Conseil général, on donne une image de faiblesse qui ne permet pas de négocier dans de bonnes conditions pour faire avancer les dossiers du canton. Quant à son principal challenger qui persiste à se présenter comme un candidat apolitique, il a des certaines qualités. Mais s’il venait à être élu conseiller général alors qu’il est déjà maire de la commune la plus importante du canton et directeur de la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse, cela entraînerait un cumul de fonctions
dont tout le monde se rend compte qu’il pourrait être potentiellement très dangereux.
En me présentant au poste de conseiller général, je n’ai donc qu’un objectif : agir pour aider notre canton à surmonter ses difficultés. Pour y arriver, je m’engage à me battre autour de 3 axes majeurs. Le premier sera bien sûr le développement économique, d’une part en soutenant la redynamisation du port de Givet grâce à la création d’un terminal de conteneurs et d’une zone logistique susceptible de fournir des emplois adaptés à la main d’œuvre locale et d’autre part en valorisant l’atout touristique que constitue la Meuse grâce à l’installation d’une navette fluviale entre Vireux-Wallerand et Givet. Le deuxième axe sera l’aide aux défavorisés : dans cette perspective, j’agirai pour que des chantiers d’insertion à destination des Rmistes soient mis en place dans le canton afin de les réhabituer au rythme du monde du travail et de leur permettre d’obtenir des formations qualifiantes ; je prendrai également les initiatives nécessaires pour installer une Maison des services qui permettra d’accéder aux formulaires administratifs de base et aux conseils de personnes spécialisées sans avoir à se rendre à Charleville-Mézières. Enfin, le troisième axe sera l’amélioration des conditions de vie grâce à l’achèvement des travaux de lutte contre les inondations, à la construction du 2ème pont de Givet qui permettra le désengorgement de la ville, au renforcement des effectifs du collège de Vireux-Wallerand qui est la condition indispensable à la survie à long terme du lycée de Givet et à la prise à bras le corps du problème médical qui affecte le canton depuis 2003.
Pour atteindre ces objectifs ambitieux mais réalistes, la solidarité départementale sera indispensable. Pour l’obtenir, je suis persuadé que la solution consiste à se comporter au sein du Conseil général comme un républicain déterminé: si vous décidez de m’accordez vos suffrages, je voterai donc contre tous les projets affaiblissant la redistribution entre les cantons du département et ceux participant au démantèlement des services publics, mais je veillerai toujours à expliquer pourquoi et à formuler des propositions alternatives ; à l’inverse, je soutiendrai les projets de la majorité de Droite conformes aux intérêts des Ardennes et de notre canton. Je serai donc un opposant constructif, ce qui me permettra d’être traité comme un partenaire respecté et de faire ainsi avancer les dossiers utiles pour toutes les communes de notre canton.
Voilà mon programme et la méthode que j’envisage de suivre pour l’atteindre. Vous avez maintenant tous les éléments nécessaires pour procéder les 9 et 16 mars à un vote éclairé. L’avenir de notre canton est entre vos mains. J’espère de tout cœur que vous saurez faire en votre âme et conscience le choix le plus utile pour notre avenir".

Rien de bien méchant, tout le monde en conviendra! Une présentation, quelques explications et de grandes lignes programmatiques, mais il faut croire que certaines vérités dérangent et qu'il faut donc faire en sorte qu'elle ne soient pas trop mises sur la place publique...

3 commentaires:

charlemont08 a dit…

Et oui, faut-il encore qualifier cela de démocratie ? Sur le fond, Voltaire avait dit en son temps : "Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire". Radio Fugi c'est plutôt : "Je ne suis pas forcément en désaccord avec ce que vous dites, mais des raisons d'intérêt local m'obligent à vous empêcher de le dire". Effectivement c'est limpide. Nos représentants à la mairie de Givet, à la communauté de communes et au conseil général approuvent-ils ce genre de procédés ? En tout cas, et sur la forme, ce n'est pas parce qu'on a affaire à un candidat non sortant qu'on n'est pas obligé d'être poli... Tout mon soutien à Laurent Bouvier dans sa lutte contre les bastilles du canton et d'ailleurs...

Chtiron a dit…

Censure voulue ou non, il est tout de même du devoir de radio FUGI de prendre en compte TOUS les candidats...
Il est donc légitime de croire que le contrôle de certain média au niveau national se fait aussi au niveau cantonal (et municipal?)... Nous voilà revenu 20 ans en arrière avec la censure d'informations (Nuage de Tchernobyl?) ou même, oserais-je dire, que cela tend au contrôle des médias durant le régime de Vichy (bien que le contexte historique n'est pas le même et que cela ne prend pas les mêmes ampleurs).
Mais trêve de paranoïa, et espérons que cela n'était pas recherché...
Et puis partir avec un handicap et gagné est toujours plus glorieux que de perdre avec des atouts conséquents.

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

La conclusion est effectivement pleine de bon sens. Il n'empêche, Fugi FM s'est livrée à une pitoyable opération de censure qui n'honore ni ceux qui y ont directement participé, ni ceux qui ont en coulisse tirer les manettes.
Mais il faut croire qu'il y a une justice immanente en ce bas monde: la preuve, c'est que nous attendons toujours le fameux débat annoncé à grand renfort de trompette par Fugi FM entre les candidats aux cantonales. Fugi FM peut interdire l'accès à ses micros, elle représente trop peu pour obliger à venir s'y exprimer. C'est l'histoire de l'arroseur arrosé...