Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


samedi 22 mars 2008

Conseil général: les enseignements de la 1ére séance

Au milieu de la semaine, le nouveau Conseil général des Ardennes issu du renouvellement de la moitié des cantons a tenu sa première séance. Conformément au règlement en vigueur, il a procédé à l'élection de son Président, à celles des 10 vice-présidents et à la désignation des membres des 5 commissions qui effectuent l'essentiel de son travail. La majorité départementale, expression en usage pour qualifier les élus de l'UMP et leurs alliés divers Droite, comptant 25 élus contre 12 pour la Gauche entendue au sens large, le résultat ne comportait aucun suspens: le Président sortant et par ailleurs sénateur UMP Benoît Huré serait reconduit dans ses fonctions, ce qui fut proprement et rapidement fait. Pourtant, derrière ce qui pourrait passer pour un non évènement, les observateurs attentifs de la vie politique départementale dont l'équipe dirigeante du MRC-08 s'efforce de faire partie ont pu relever 3 éléments très intéressants.

Le 1er et de loin le plus important est que le socialiste Christophe Léonard, nouveau chef de file des élus de Gauche, a refusé la vice-présidence du Conseil général qui lui était proposée, ainsi que celle des différentes commissions. L'ambiguïté créée en 2004 par l'acceptation d'une vice-présidence du Conseil général par Dominique Billaudelle en échange du vote en faveur de Benoît Huré comme Président et de l'abstention systématique les années suivantes sur le vote du budget est ainsi levée. Le Parti socialiste s'est enfin positionné comme un opposant déterminé à la majorité de Droite et nous tenons à saluer cette attitude. Voilà un point de friction entre les différentes composantes de la gauche ardennaise qui est levé, ce qui augure de relations plus faciles susceptibles de créer la dynamique d'union qui peut seule permettre à notre famille politique de progresser à travers le département.

Le 2ème élément est qu'il ne fait pas bon se mettre en travers de la route des 2 partis dominants. Jean-François Leclet, conseiller général du canton de Novion Porcien depuis 1992, auquel personne ne peut reprocher une quelconque incompétence ou un manque de disponibilité et de présence sur le terrain vient bien malgré lui d'en faire la démonstration: pour avoir oser se présenter en juin 2007 aux élections législatives dans la 1ère circonscription sous les couleurs du MoDem et avoir ainsi empecher grâce à son bon score de 10% la réélection au 1er tour de la députée sortante UMP Bérangère Poletti, il a été "puni" par la non reconduction de la vice-présidence qu'il détenait. Nous voyons dans cette "mesquinerie" la preuve de la tendance lourde à la bipolarisation que nos institutions encouragent mais qui ne correspond ni à la tradition française ni à la volonté maintes fois exprimée par les électeurs. Quant au 3ème enseignement que l'on peut retirer de cette séance inaugurale, c'est que les postures électoralistes ne peuvent pas résister à l'épreuve des faits. Une preuve? Benoît Huré a été élu Président du Conseil général par 25 voix contre 10, un bulletin blanc et une non participation au vote. Sachant que les élus qui se réclament de la Gauche sont 12 et que Dominique Billaudelle était absent, il y a fort à parier que les 10 voix contre sont provenues de ce camp et que le bulletin blanc a été déposé par Pierre Pandini dont chacun sait qu'il est en rupture avec le Parti socialiste mais qu'il n'a jamais fait de compromission avec la Droite. Cela signifie que tous les autres conseillers généraux ont voté pour le candidat de Droite, y compris le candidat apolitique pour le développement du canton de Givet Claude Wallendorff. Dès la 1ère séance, le masque est donc tombé, le secret de Polichinelle a été percé et le véritable positionnement du nouvel élu a été dévoilé. Mais visiblement, cette clarification le met dans l'embarras, comme le montre la photo ci-dessous sur laquelle ceux qui pourront procéder à un agrandissement verront qu'il est le seul à ne pas regarder dans la direction du photographe. Les optimistes diront qu'il s'agit certainement de timidité envers les médias, mais nous qui le connaissons bien pouvons vous assurer qu'il n'en est rien...




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