Décidément, la RGPP (réforme générale des politiques publiques) lancée le 20 juin 2007 se révèle être une véritable catastrophe pour les Ardennes. Après avoir réduit les implantations judiciaires à seulement 1 tribunal de grande instance sans pôle de l'instruction, 2 tribunaux d'instance (exit ceux de Vouziers, Rethel et Rocroi) et 1 tribunal des prud'hommes (exit celui de Charleville-Mézières) puis fait figurer le CEC de Givet et le 3ème Régiment de Génie de Charleville-Mézières sur la liste noire des garnisons à supprimer ou à déplacer, elle menace maintenant la CRS 23 installée au chef-lieu où elle emploie 140 policiers et 30 civils. Le danger semble tellement imminent que dans l'édition de ce jour de notre quotidien départemental les délégués syndicaux de cette unité, rompant avec leur tradition, ont rendu publiques leurs inquiétudes ainsi que les faits qui en sont à l'origine: l'arrêt des mutations dans le sens des arrivées, l'acceptation quasiment systématique des mutations dans le sens des départs et la baisse des effectifs qui dépassaient il y a encore peu les 150 policiers.
Tactique habituelle de syndicalistes qui cherchent à s'appuyer sur l'opinion publique pour obtenir une énième amélioration de leurs conditions de travail, êtes-vous peut-être en train de penser! Pour le MRC-08, vous auriez tort. Pourquoi? Tout simplement parce que depuis le lancement de la fameuse RGPP, 2 CMPP (pour les non initiés, il s'agit de conseil de modernisation des politiques publiques) se sont tenus les 12 décembre 2007 et 04 avril 2008 sous la direction d'Eric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique et ont abouti à la prise de décisions qui sont sans ambiguïté. Le 1er, partant du constat que l'utilisation des forces de sécurité et leur répartition sur le territoire ne sont pas optimales, a décidé de lancer une réforme afin d'adapter la répartition et l'organisation territoriale des forces de sécurité aux évolutions de la délinquance. Le 2ème, plus précis, s'est prononcé, afin de prendre en compte la nouvelle concentration géographique de la délinquance avec une part croissante de violences et la diminution de la part du maintien de l'ordre public pour lequel les forces mobiles avaient été créées à seulement 15% de leur temps de travail, pour une modification du format des forces mobiles, avec l'idée de les recentrer sur des missions d'ordre public et de sécurisation là où leur présence effective est la plus indispensable, notamment dans la couronne parisienne.
En clair, pour économiser 7 milliards d'euros d'ici 2011 tout en diminuant la délinquance de 10%, des unités de forces mobiles seront supprimées ou transférées dans les quartiers sensibles des grandes agglomérations. Parmi elles, il y a fort à parier qu'on trouvera la CRS 23 dont la localisation ne correspond plus du tout aux objectifs fixés par l'Etat. Une nouvelle opération de désaménagement du territoire se prépare donc. Espérons toutefois (il n'est pas interdit de rêver) que ce sera la dernière et que l'insécurité qui plane aujourd'hui sur l'avenir d'une unité chargée de maintenir la sécurité ne débouchera pas sur une augmentation dans les Ardennes de ... l'insécurité!
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