Le 25 avril, la direction de l'usine Delphi de Donchery a organisé une consultation interne. C'est le nouveau terme d'usage qui remplace opportunément celui de référendum. Au MRC-08, nous ne sommes pas des experts patentés de la belle langue française, mais comme nous avons un peu de bon sens (vous remarquerez la modestie du propos!), nous pensons avoir compris l'intérêt de ce changement sémantique: une consultation est l'action de prendre un avis (définition du Petit Robert) alors qu'un référendum est un vote pour approuver ou rejeter une mesure proposée par le pouvoir (c'est toujours ce bon vieux Robert qui l'affirme). La différence est donc qu'une consultation n'est que consultative et ne saurait avoir d'effet contraignant alors qu'un référendum aboutit à un résultat qui engage à la fois ceux qui l'ont proposé et ceux qui y ont été soumis. 2 précautions valant mieux qu'une, les patrons dont tout le monde connaît l'attachement à la liberté (économique bien sûr, les autres n'ayant aucun intérêt sonnant et trébuchant à leurs yeux) et au contrôle des processus de décision ont une préférence de plus en plus marquée pour la consultation interne!
Dans la foulée de l'entreprise Vistéon de Charleville-Mézières qui a réussi il y un mois à faire accepter au forceps par les salariés le rachat de la moitié de leur RTT à la moitié de leur valeur (parlons clair: c'est une baisse des salaires qui n'a pas les courage de dire son nom), les travailleurs de Delphi étaient donc appelés à donner leur avis sur 4 projets, dont 3 prévoyaient la restitution sans contrepartie financière de tout ou partie de leurs RTT (sous l'Ancien Régime, on appelait cela le don gratuit!) ainsi qu'une baisse plus ou moins forte du pouvoir d'achat pendant 3 ans en échange de la promesse d'obtenir des marchés importants pour plusieurs années. Le 4ème permettait le maintien des conditions actuelles mais laissait entendre qu'il faisait planer une menace sérieuse sur la survie du site.
Ce chantage à l'emploi avait de fortes chances dans un département sinistré comme les Ardennes d'être gagnant pour la direction. Il n'en a rien été! Comme les salariés de Vistéon lors du 1er référendum, ceux de Delphi ont courageusement opté pour le 4ème projet et donc dit NON à cette régression sociale à plus de 69%. Le MRC-08 se réjouit vivement de ce résultat qui s'explique, d'après des sources syndicales, par le fait que même en cas d'acceptation des sacrifices demandés l'obtention des marchés tant attendus n'était que conditionnelle. Toutefois, nous sommes persuadés que la direction reviendra à la charge après avoir "mis en condition" le personnel. Ce fut le cas à Vistéon après un référendum, ce sera encore plus facile à Delphi après une simple consultation. La remise en cause des droits sociaux est en marche. Pour l'arrêter, une seule solution: empêcher l'élection à la présidence de la République de l'ultra-libéral Sarkozy de Nagy-Bocsa et donner à la gauche une majorité parlementaire en juin!
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