Cette formule utilisée en 1903 par Tchekhov dans La cerisaie , chronique d'un temps de transition entre un passé révolu et un avenir riche de promesses (cette petite précision est à l'adresse de ceux qui voient dans les membres du MRC-08 des ignares de 2ème catégorie sans culture ni envergure!), est absolument superbe. Elle est intemporelle et elle peut être utilisée dans de nombreux domaines. Parmi eux figure la politique et puisque nous sommes désormais en campagne législative, il nous semble qu'elle s'applique parfaitement à la profusion de candidats qui sollicitent les suffrages des électeurs. Dans les Ardennes, il y en aura 34 pour 3 circonscriptions!
Un tel engouement à se présenter devant ce juge si sévère qu'est le peuple souverain peut surprendre. Il pourrait même être pris pour du masochisme de la part des "petits candidats" dont tout le monde sait bien qu'ils n'ont aucune chance d'aller au second tour. Pourtant, il n'en est rien. Il s'agit simplement de l'adaptation des partis politiques aux lois prises depuis 1988 pour moraliser la vie politique et éviter ainsi des affaires comme Urba (pas beau la gauche!) ou les emplois fictifs du RPR (pas mieux la droite!). Au nombre de 6, ces lois ont interdit les dons des personnes morales et limité ceux des personnes physiques en échange de la mise en place d'un financement public des partis politiques. En 2007, il s'élèvera à 73.210.533,57 euros, répartis en 2 fractions. Joli pactole, mais il faut le mériter: pour prétendre à la 1ère fraction qui se monte à 33.078.329,57 euros, il faut présenter des candidats dans au moins 50 circonscriptions et le montant versé est proportionnel au nombre de voix recueillies; quant à la 2ème fraction, elle est versée au prorata du nombre de parlementaires élus.
Pour accéder à ce jackpot, il n'est donc pas nécessaire de gagner des circonscriptions, ni même d'aller au 2ème tour. Il faut juste présenter des candidats au 1er tour. Tous les partis politiques l'ont compris, ce qui s'est traduit par une envolée des prétendants aux 1,63 euros par an que représente chaque voix d'électeur: de 2.888 en 1988, on est passé à 8.444 en 2002 avec une profusion de candidats issus de formations inconnues mais ayant trouvé dans ce système le moyen d'assurer leur existence. Le législateur s'en est ému et il a durci les règles en 2003: désormais, il faudra dépasser 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions pour prétendre au financement public.
Le résultat ne s'est pas fait attendre. La poule aux oeufs d'or étant plus difficile à atteindre, le nombre de candidats est redescendu à 7.550.... mais il est passé de 29 à 34 dans les Ardennes! A qui la faute? Certainement pas au MRC-08 qui présente une candidate au lieu de 2 en 2002. Alors, pour trouver le ou les responsables, regardez la liste des prétendants et vous pourrez voir que ceux qui prêchaient avec passion des candidatures unitaires pour les législatives sont très loin de donner l'exemple. Il y a parfois loin de la parole aux actes...
4 commentaires:
Il est certain que si les Verts et leur 1,57% ne refusaient pas les 14 circonscriptions proposées très généreusement par le PS, le nombre de candidats serait moins élevé...
Pour la 2nde, je vois Richard (UDF - MoDem), Vuilque (PS) et Ravignon (UMP) mais who else ? J'ai entendu parler d'un Candidat vert...
Une candidate verte, qui ressort tous les 5 ans pour les législatives. Le reste, peut-être Leflon pour les accessits et ce sera tout. Tos les autres viennent seulement à la chasse au financement public. Mais peut-on vraiment leur en vouloir?
En avant première pour toi, Bachy a été exclu du PS ce soir après un échange sans ménagement que j'ai eu avec nos autorités qui gardent encore une certaine efficacité!
Moui, Bachy out of the PS. Mais peut-il se présenter en "candidat libre" (Influence du Bac qui approche certainement), du moins "sans étiquette" (Rahhh ce genre d'immondices lexicales ne devrait pas exister dans la langue française) ?
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